Thérapeute, qui es-tu ?

Considéré comme le serviteur de ceux qui souffrent, le thérapeute a toujours su garder une place importante dans le paysage de la santé, au point de s’adapter aux nouvelles tendances en matière de soin et de bien-être.
Aujourd’hui, il n’est plus seulement perçu comme un soignant au sens médical, mais comme un praticien de la santé à part entière, usant de moyens de plus en plus naturels pour aider les personnes en souffrance.
C’est ce qui a sans doute permis de diversifier l’usage du terme de « thérapeute », au point de le voir apparaître dans des domaines variés tels que la géobiologie, l’écologie, le développement personnel, la tarologie, …
Cependant, il me parait important de rappeler que ce mot n’est ni protégé, ni réglementé. Par conséquent, mal employé il peut susciter de la confusion chez les consultants et des dérives de la part des professionnels.
Étymologie et définitions.
Selon Wikipédia, le mot « thérapeute » vient du grec θεραπευτής, thérapeutès (serviteur, celui qui prend soin de quelqu’un, médecin) issu du grec ancien :
θεραπεία, therapeía (« cure, culte voué aux dieux»).
θεραπεύω, therapeúô (« servir, prendre soin de, soigner, traiter »).
θεράπων, therápōn (« aide », « serviteur »).
Dans son fascicule « symbolisme du corps humain et travail thérapeutique », Charles Rafaël PAYEUR précise que le mot "thérapeute" (thérapeutès) véhicule deux sens principaux :
Le premier qui consiste à « soigner » dans le sens de « guérir », rectifier ce qui est en dysharmonie. Le thérapeute est alors présenté comme « celui qui prend soin… ».
Le deuxième sens quant à lui, nous renseigne sur la manière dont il convient de prendre soin, c’est-à-dire de « servir » dans le sens de « rendre un culte ». Nous pouvons ici faire référence aux religieuses, les « thérapeutris » chargées de prendre soin des statues des dieux. Elles avaient pour mission de maintenir une bonne relation entre les hommes et les dieux. Nous pouvons pousser notre réflexion en les considérant comme des médiatrices entre la matière et l’esprit. A ce propos, n’est-ce pas ce que fait le thérapeute ? N’est-il pas celui qui fait le lien entre le corps est l’esprit ? Celui qui joue le rôle de médiateur entre la personne souffrante et le principe de santé, de vie ? N’a-t-il pas pour vocation de rendre un culte à la santé en permettant à la personne de préserver sa vitalité ?
Le thérapeute est donc celui qui veille au maintien de la santé grâce aux connaissances et compétences acquises. Sa vision est avant tout inscrite dans une démarche globale, en tant qu’expression de la dimension holistique.
Si nous prenons à présent les définitions proposées par différents dictionnaires au sujet du « thérapeute », nous allons rapidement constater sa filiation avec le domaine médical et psychothérapeutique.
Pour le Larousse :
Médecin qui étudie spécialement la thérapeutique.
Médecin en général.
Psychothérapeute.
Le dictionnaire de la langue française précise :
Médecin praticien, professionnel habilité à traiter les malades plus spécifiquement, spécialiste, généralement un médecin.
Médecin, psychologue, psychanalyste qui conduit une psychothérapie.
Personne ou chose qui procure la guérison à la manière d’un médecin.
Un thérapeute est donc une personne qui soigne des malades (par extension un médecin). Il désigne par la même occasion les professionnels de l’aide psychologique, comme les psychologues, psychothérapeutes, psycho-praticiens et psychanalystes.
Les thérapeutes d'aujourd'hui.
En France, le terme « thérapeute » n’étant pas soumis à une législation stricte, il peut donc être employé par toutes personnes exerçant une activité dans le domaine de la santé et du bien-être. Si aujourd’hui, dans notre société, le thérapeute n’est plus synonyme de médecin, il est cependant toujours associé dans le langage habituel et l’inconscient collectif à l’idée du « psy » (psychothérapeute, psychanalyste, …).
C’est sur ce point qu’une vigilance s’impose, car il peut conduire certains consultants à faire l’amalgame entre un professionnel de santé médicale (réglementé par le code de santé publique) et un praticien de santé non médicale (relevant du domaine du bien-être et du développement personnel).
Dans le cas des professions de santé non conventionnelles, il est conseillé d’utiliser le terme de « thérapeute » avec parcimonie et si possible de l’éviter afin d’éviter toutes confusions ou dérives, notamment de la part des praticiens qui peuvent rapidement glisser dans ce que j’appelle l’archétype « d’Iznogoud » (vouloir être calife à la place du calife). En d’autres mots, celui-ci intervient lorsque le professionnel sort du cadre de sa pratique en commençant par adopter une posture médicale : diagnostic, avis sur les traitements et vaccins, supériorité par rapport aux pratiques conventionnelles, …