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L'art des rebouteux.

Dernière mise à jour : 15 déc. 2021



Personnage bien connu dans nos campagnes, le rebouteux fait partie des tradi-praticiens et guérisseurs possédant un savoir-faire ancestral. Son sens du toucher développé lui procure une habileté pour remettre en place les nerfs "froissés", les tendons "qui sautent" et bien d’autres tensions et contractures physiologiques.

 

Rebouteux, qui es-tu ?.


Selon le Larousse, le rebouteux est défini comme « celui qui remet les os bout à bout ». Cependant, selon la région ou sa spécialité, le rebouteux pourra être nommé différemment.

  • Le rebouteur (ou rebouteux) qui remet les muscles et les nerfs tout en manipulant de façon rudimentaire mais efficace.

  • Le rhabilleur (réparer ou remettre en vieux français) tout comme l’ossier sera spécialisé dans la fracture et luxation.

  • Le renoueur, qui remet les vertèbres en place et libère les nœuds. Ce terme était plus souvent utilisé dans le nord de la France voir en Wallonie.

  • Le bonesetter, le terme anglophone que certains traduisent par « remetteur d’os », il serait à l’origine des pratiques dont A. STILL s’est inspiré pour créer l’ostéopathie.

  • Le videur de vésicules, le releveur d’estomac, ... seront plus rare que les précédents. Ils seront spécialisés en techniques viscérales et leurs noms seront en lien avec leur fonction.

  • Le bailleul.

  • Ou encore le toucheur, qui lui soulagera par apposition des mains en utilisant le fameux fluide vital (magnétisme) et les prières de guérisseurs. Bien souvent le toucheur (ou faiseurs de secrets) n’est pas considéré comme rebouteux, car il n’effectue pas de techniques manuelles (manipulations) pour agir. Cependant, un rebouteux peut tout à fait être un toucheur et utiliser le magnétisme et les prières de guérisseurs en complément de son art.

  • Depuis quelques années d’autres appellations sont utilisées, telles que : reboutologue, reboutothérapeute, praticien en reboutement ou encore praticien en reboutologie.

Il n’en reste pas moins que le rebouteux est omniprésent dans les pratiques empiriques de nos campagnes. Peut-importe le nom qui lui sera donné, c’est avant tout un praticien du corps, qui usera de procédé physique pour prendre soin des autres. Les rebouteux qui possèdent en complément de l’art, des talents énergétiques (fluide magnétique) ou spirituels de guérisseurs sont une minorité dans le paysage du reboutement. Toute son approche se situe dans un touché profond au niveau des tissus mous (muscles, tendons, nerfs). Il se laisse guider par son ressenti sous ses doigts et son intuition. La présence du geste est indispensable pour obtenir un travail de fond.


Les rebouteux n’ont pas échappé à la diversité au sein de leur pratique, abandonnant peu à peu l’image de brute d’autrefois usant uniquement de leur force pour remettre les articulations en place. Aujourd’hui, l’écoute du consultant prend une part importante, au même titre que les conseils en hygiène de vie pour préserver la santé de son corps. L’ajout d’autres méthodes ou approches de santé, amènent un complément non négligeable, notamment dans le fait de préparer le corps afin de ne pas agir à froid.

 

Le reboutement.


Les techniques manuelles tel que le reboutement font appel à un savoir-faire ancestral et traditionnel utilisé de tout temps et dans le monde entier. En effet, nous en trouvons des traces en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique.


Que l’on parle de reboutement, reboutothérapie, reboutage ou rebouterie l’idée reste la même : désigner l’art du rebouteux et la fonction qu’il incarne en tant que guérisseur (ou tradi-praticien).

Le reboutement est un ensemble de techniques manuelles (tournemains) permettant de redonner de l’amplitude et de la souplesse à une zone du corps en tension (articulation, muscles, nerfs…). Son action s’effectue principalement sur tout ce qui se rapporte à la physiologie du mouvement (les os, les fascias, les vaisseaux, les nerfs et les organes).


Pour cela, le rebouteux emploie un savoir-faire hérité des « mèges, bailleuls, renoueurs, bergers, hongeurs, épiciers, barbiers ». Chaque génération a su apporter sa contribution afin de rendre cet art ancestral de plus en plus complet tout en conservant la dimension intuitive. Car le rebouteux est avant tout un praticien à l’écoute du corps faisant appel à une intuition kinesthésique. Pour lui, il n’est pas nécessaire de connaître avec précision le nom des articulations, des muscles ou autres composants du corps, car ce sont ses doigts (et plus souvent ses pouces) qui vont rechercher les contractures et tensions, comme s’ils étaient guidés par une force subtile.


Les pratiques manuelles ne remplacent pas un traitement médical, de kinésithérapie ou d’ostéopathie. Il s’agit de pratiques complémentaires et non de substitution.

 

Les tournemains.


Il s’agit des gestes caractéristiques du rebouteux. Tout comme chaque praticien aura sa façon de travailler, chaque rebouteux développera ses propres tournemains avec l’expérience.


Petit tour d’horizon des techniques employées :

  • La technique aunisienne (ou « massage » musculaire profond). Contrairement à ce que l’on pense cette technique n’est ni un massage, ni une caresse. Elle s’effectue de façon lente, profonde sur l’expiration en effectuant plusieurs passages sur le trajet d’un muscle, d’un tendon, d’un nerf, etc. En commençant par un passage doux, le rebouteux exerce une pression de plus en plus profonde afin de déloger les tensions.

  • Le crochetage (ou « shtoung » enfoncer-chasser) de tendons, nerfs ou aponévroses.

  • Le ponçage des nœuds musculaires et des zones de tensions.

  • Les frictions de points ligamentaires ou névralgiques.

  • Le dégrippage et débroussaillage articulaire.

  • Les tapotements.

  • La purge viscérale et le « massage » des organes internes.

  • Le pousser-glisser (ou charrue).

 

Les méthodes complémentaires.


Au fil du temps, les rebouteux ont pu diversifier leurs pratiques par des approches venant compléter et parfois même renforcer les bienfaits de leur art.

  • La digipression est une forme douce et facile de la Médecine Traditionnelle Chinoise. Elle consiste à effectuer des pressions sur des points énergétiques correspondant aux méridiens (canaux énergétiques) qui parcoure l’ensemble du corps.

  • La méthode de Knap (découvert par Gëorgia Knap) dénoue les tensions, soulage la douleur et renforce la vitalité en travaillant sur des points (majeurs et mineurs) répartis sur l’ensemble du corps au niveau des carrefours nerveux, vasculaires et lymphatiques.

  • Les points gâchettes (ou « Trigger Point », en anglais) sont des zones hypersensibles au cœur d’une ou plusieurs fibres musculaires générant une tension.

  • Le Gua-Sha (faire apparaitre le sha par le grattage) consiste à frotter avec un instrument à bord lisse la surface de la peau où réside un déséquilibre. Lorsque l’action est efficace, on observe un rougissement cutané, le sha. Le but de cette pratique est de désobstruer le Qi (énergie) et le sang qui sont comprimés dans le cas de blocage ou de stagnation. Le Gua Sha est généralement employé pour réduire la chaleur et l’inflammation, relâcher les douleurs musculaires, soulager la lassitude et la fatigue et chasser les 6 énergies « perverses » (le vent, le froid, l’humidité, …).

  • Les ventouses sont utilisées dans différentes traditions depuis plus de 5000 ans. C’est une méthode efficace, sans risque et indolore. Dans ma pratique, je n’utilise que les ventouses sèches. La pose s’effectue principalement sur des zones problématiques des points énergétiques (méridiens et points d’acupuncture) et sur des zones réflexes. Leurs actions se portent au niveau viscéral, mécanique, circulatoire, respiratoire, allergique et antalgique.

  • Le magnétisme permettant d’agir sur les fonctions organiques et structurelles au moyen de 3 postures de mains.

  • Chirurgie psycho-énergétique.

 

Les bienfaits du reboutement.

  • Relancer les fonctions naturelles d’auto-guérison (homéostasie).

  • Retrouver une liberté du mouvement.

  • Apaiser les douleurs et contractures musculaires.

  • Favoriser une meilleure circulation générale.

  • Stimuler les fonctions organiques.

  • Maintenir une condition physique optimale (bien-être corporel).

  • Amélioration des performances sportives.

  • Préserver sa vitalité.

  • Libérer les tensions nerveuses liées au stress.

  • Merveilleux moyen de prévention.

 

Mon approche en tant que rebouteux.


Les pratiques manuelles que j’utilise, ont été influencées par l’approche holistique, permettant de prendre en compte l’influence de l’esprit sur le corps. Par un travail plus global, il est ainsi possible d’allier la compréhension de la circulation des énergies et le fonctionnement de nos états intérieurs. L’usage des techniques manuelles revêt donc un caractère psychocorporel, car le corps est envisagé dans son ensemble.


Les méthodes employées sont adapter à chaque cas. Elles n’ont pas pour but de faire craquer. Aucune manipulation brutale n’est effectuée durant la séance. Il peut, cependant, il y avoir des aspects douloureux durant la pratique lorsqu’il s’agit de défaire une zone bloquée ou relâcher une tension.

 

Champ d'application du reboutement.


Problèmes osseux et articulaires :

  • Rhumatisme.

  • Arthrose et arthrite.

  • Articulation douloureuse.

  • Bassin déséquilibré et tension au niveau des hanches.

  • Douleurs cervicales.

  • Dorsalgie et dos bloqué.

  • Douleurs intercostales et lombaires (lombalgie, lumbago).

  • Perte de mobilité articulaire.

Problèmes musculaires (muscles, tendons, ligaments) et névralgiques :

  • Douleurs musculaires et contractures diverses.

  • Canal carpien.

  • Entorse interne et externe (cheville, genou, poignet).

  • Epine calcanéenne et tensions de la voute plantaire.

  • Sciatique et cruralgie.

  • Torticolis et raideur de la nuque et du cou.

  • Tensions aux épaules, omoplates et poitrine.

  • Tendinite (épaule, talon d’Achille, coude).

  • Douleurs du genou.

  • Contracture du dos.

  • Raideurs et tensions musculaires.

  • Bosse de bison.

Problèmes digestifs :

  • Constipation.

  • Douleurs abdominales.

  • Troubles hépatiques.

  • ...

États émotionnels :

  • Anxiété.

  • Plexus solaire noué.

  • Diaphragme bloqué.

  • ...

En soutien et en accompagnement :

  • Pour le maintien de la motricité.

  • Pour une préparation musculaire avant une compétition sportive.

  • Pour une récupération après un effort (relâcher les tensions, …).

  • Entretenir la musculature et un bon état du corps.

Autres problématiques :

  • Céphalée et migraine.

  • Circulation du sang.


 

Les contre-indications et limites du reboutement.


Pour certaines pratiques manuelles, il est nécessaire d’avoir eu une visite médicale pour un diagnostic et/ou des radiographies.

  • La technique elle-même : est-elle adaptée à la personne ? Suis-je capable ? Est-ce que la personne est d’accord ?

  • La présence d’hernies discales, lombaires et/ou cervicales.

  • Un traumatisme du rachis (fractures, …).

  • Une ostéoporose avancée.

  • Un cancer et/ou présence de métastase.

  • Phlébite et troubles circulatoires importants.

  • Syndrome inflammatoire aigüe

  • Fièvre.

Des précautions s’imposent pour adapter au mieux la pratique dans le cas de :

  • Femmes enceintes.

  • Périodes menstruelles.

  • Personnes âgées.

  • Fragilité capillaire.

  • Prothèse.

  • De traitement (sous coagulant, ...).

  • Enfant

  • Pathologie cutanée (plaies, ulcères chroniques, …)

  • Allergie.

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