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La Supervision

Dernière mise à jour : 18 févr.



D’une manière générale la supervision peut être définie comme « une pratique de suivis et de conseils pour confier ses questionnements, exprimer ses émotions, accompagner une transformation intérieure et permettre une compréhension et une clarté sur ce qui est vécu dans le cadre personnel et professionnel ».


Pour le praticien en devenir ou déjà installé, il s’agit d’une pratique indispensable pour s’inscrire et se positionner en tant que professionnel. La supervision est garante d’un suivi permettant aux consultants d’avoir en face d’eux une personne ayant entreprit une démarche de « travail sur soi ». Tout cela permet la création d’un cadre sécurisant, bienveillant et pédagogique pour le plus grand bien du praticien et du consultant.

Pour les praticiens débutants c’est une façon de combler le manque d’expérience et ainsi installer plus de confiance et de stabilité dans leur pratique.


Le terme de « supervision » peut parfois donner l’impression d’une structure trop scolaire. Ce n’est pourtant pas ce qui est représentatif du sens apporté par ce suivi. En effet, pour moi c’est avant tout un espace dans lequel le praticien va pouvoir être accompagné au niveau personnel et professionnel en vue d’une plus grande présence (sentiment d’unité), d’une authenticité et d’une cohérence de lui-même et de sa pratique. Nous pouvons y voir une notion de « cadre » non pas dans le sens restrictif comme certains ont trop souvent tendance à le (faire) croire ; mais plutôt comme la possibilité de construire des bases saines et solides (ancrage, stabilité). De délimiter son territoire (cadre intérieur) pour favoriser un développement vertical (élévation, épanouissement, ouverture…).


La supervision est donc un espace consacré pour permettre au praticien de déployer tout ce qui va donner du sens à sa pratique ; de pouvoir voir et percevoir la nature de son évolution au travers les étapes de transformation intérieure.




Dans un premier temps la supervision est plutôt régulière, car elle s’oriente davantage sur des questions et conseils de nature « technique » :

  • Comment se préparer, est-ce suffisant ?

  • Comment faire face à des résistances ?

  • Comment accompagner des déséquilibres ou troubles spécifiques ?

  • Que faire face aux réactions pouvant être vécues avant et après la séance ?

  • Avoir du recul par rapport aux situations rencontrées.

  • Évoquer les difficultés pouvant être présentes dans le cas de pratiques sur soi-même et sur les autres.

  • ...

Dans un second temps, la supervision prend une forme plutôt ponctuelle pour laisser entrevoir un accompagnement tourné vers l’intériorité. C’est ce qui va permettre au praticien d’aller de plus en plus en profondeur dans le fait de :

  • Mieux comprendre comment il fonctionne (ses réactions et comportements pouvant être conditionnés).

  • De découvrir et exprimer les enjeux de sa profession.

  • Déployer les ressources et potentiels nécessaires pour être épanoui dans son activité.

  • Les raisons de réactions ressenties.

  • La nature et le sens des phénomènes de résonance perçus durant une séance.

  • Accompagner un travail de transformation intérieure.

  • Vérifier la présence de projections personnelles.

  • Faire le point sur sa pratique et son positionnement face à celle-ci.

  • Pouvoir parfaire ses compétences.

En fait la supervision est une manière de donner du sens au praticien sur ce qu’il est, plutôt que sur ce qu’il fait. C’est une façon de veiller à unifier sa pensée, sa parole et ses actes. Au début de la supervision c’est le « savoir-faire » qui est mis en avant, puis petit à petit le « savoir-être » va prendre toute sa place. C’est ce qui permet au praticien d’être clair « en soi et avec soi », conscient de la qualité de ses énergies exprimées au travers de ses pensées, ses actes et ses paroles.


Il ne faut pas oublier que sans une supervision régulière portant sur sa pratique et ses états intérieurs, il est difficile de vérifier par soi-même si l’on est solide (stabilité intérieure), ancré (présent à soi) et cohérent dans ce qui est fait, pensé, dit et ressenti. Tout ce travail permet d’éviter de se retrouver « happé » par l’histoire du consultant ou bien de projeter sur lui l’histoire personnelle du praticien.


Chez les praticiens et thérapeutes (non médical) du bien-être la notion de supervision est rarement évoquée, parfois même celle-ci est perçue comme « étrangère ». Pourtant, la notion de supervision devrait être au centre de la formation et de l’accompagnement du praticien, qu’il s’agisse d’un professionnel débutant ou déjà installé. Dans le cas de formation, la supervision s’effectue en grande partie par l’enseignant ou l’organisme associé. Ce sont les enseignements et pratiques proposées qui serviront de base à la supervision, permettant ainsi l’intégration de tout le cursus.


Bien entendu, le déroulement d’une supervision se fait dans un cadre amenant un climat de confiance, de sécurité, de bienveillance, sans jugement ni discrimination. Malgré cela, lorsque nous sommes amenés à nous confronter à nos propres résistances en tant que supervisé, le climat peut être perçu comme « hostile » ou dérangeant. Ce sera par l’accompagnement pédagogique et le discernement qu’une prise du recul pourra se faire. Cela permettra de sortir du malaise perçu et ainsi voir clairement ce qui s’exprime sans pour autant s’identifier à cela.


Cependant, l’idée même de la supervision peut réveiller chez des personnes un sentiment de rejet ou de refus. J’ai d’ailleurs pu observer cette réaction chez certains praticiens/praticiennes en thérapie du bien-être. En faisant ce constat avec d’autres confrères et consœurs, nous avons pu remarquer que ce type de comportement face à la supervision peut être l’expression d’un mal-être associé :

  • A la peur d’être jugé, dévalorisé, de perdre son pouvoir personnel ou de sortir de sa zone de confort.

  • A une inquiétude de ne pas avoir de liberté, d’être limité.

  • A un sentiment de comparaison face à l’expérience, la connaissance ou les moyens proposés par le superviseur.

  • A une difficulté à lâcher les conditionnements rassurants permettant de ne pas trop voir ce qui se passe à l’intérieur.

Pour terminer je dirai que la supervision amène avant tout à une compréhension, à un espace de liberté pour s’exprimer et s’ouvrir à soi-même.


« Ce que je traverse à titre personnel et ma capacité à aider les gens sont liés. Plus je nettoie, plus je clarifie, et plus je suis fluide avec mes patients. » Gérard MOREAU.

 

Quels sont les dangers d'une absence ou d'un manque de supervision ?


Si la supervision amène un développement professionnel et cohérent de soi et de sa pratique, son absence peut générer des risques pour le praticien et le consultant. La plupart du temps cela provoque des visions et perceptions dissonantes du fait d’être entaché par des projections personnelles. Nous pouvons alors amener sur l’autre (le consultant) notre propre problématique, ou pire encore se retrouver déstabilisé par l’histoire du consultant qui vient résonner avec notre propre vécu (comme réveiller des émotions, des mémoires de souffrance…).


Le grand danger d’une absence de supervision est de laisser s’installer un sentiment d’auto-suffisance caché derrière un masque de bienveillance et d’ouverture spirituelle. Nous pouvons présenter cela comme un état proche de l’un des 5 poisons de l’esprit : l’orgueil. Cette émotion conduit l’individu à se sentir supérieur ou inférieur aux autres. En vivant cela, le praticien peut tenir des propos parfois éloignés de la qualité d’équanimité (antidote de l’orgueil) :

  • J’ai un don, je n’ai donc pas besoin d’être supervisé ou que l’on me dise quoi faire.

  • Ce n’est pas moi qui agit, c’est la vie qui œuvre à travers moi.

  • Ce sont les guides qui font la séance à ma place.

  • J’ai été choisi, j’appartiens à une élite.

Toutes ces paroles peuvent conduire le praticien à vivre une dissociation avec son intériorité, amenant par la même occasion à transférer chez le consultant des croyances qui appartiennent au praticien et pire encore, de générer des peurs et des concepts qui risquent d’accentuer un sentiment de mal-être.

 

Quelles sont les différentes formes de supervision ?



  • Démarche individuelle : en lien avec le travail sur soi (mieux se connaître pour mieux se comprendre).

  • En atelier ou maintenance : pour faire le point sur sa pratique avec d’autres praticiens ayant la même spécialité et encadré par l’enseignant ou un praticien référent.

  • Groupe de travail : objectif d’évoquer des sujets divers, d’échanger sur sa pratique, se soutenir, …

  • Travail personnel : s’engager à prendre un temps pour soi par des exercices spécifiques. Il s’agit principalement d’un « entrainement » quotidien permettant d’accompagner le travail sur soi et de veiller à la qualité de ses énergies (en pensée, en parole et en action).

  • Par du bénévolat : parfaire sa pratique et continuer à développer les qualités (bienveillance, compassion, écoute, non-attachement, entraide, …).

  • Des lectures, stages, animations : comme compléments par le superviseur pour amener une « maturité » et un approfondissement dans la démarche du praticien.


Bien entendu, lorsqu’une supervision est effectuée de façon collective, un cadre doit être posé pour s’assurer du bon déroulement des séances.


 

Quels sont les thèmes pouvant être évoqués ou mit en lumière dans une supervision ?



Les thèmes qui ressortent en supervision sont majoritairement en lien avec des objectifs profonds, parfois non conscients chez le supervisé. A ce propos, les thèmes peuvent être clairement nommés par le supervisé ou bien exprimés au fur et à mesure de l’accompagnement. Il faut bien sur prendre en considération la spécialité du praticien (shiatsu, massage, magnétisme, …). Le but étant avant tout de comprendre et d’analyser le problème rencontré pour ensuite apporter les solutions nécessaires (conduisant à des prises de conscience) afin d’avancer dans son cheminement personnel et professionnel.


Voici quelques exemples :

Les réflexions en lien avec un travail de compréhension de ses fonctionnements internes/externes :

  • Être conscient du rôle victime/sauveur.

  • Quels sont les besoins, les attentes et les désirs derrière ce choix d’activité ? (Reconnaissance, combler un vide, réparer un conflit du passé, continuer à jouer un rôle de son histoire personnelle dans la vie professionnelle, …).

  • Avoir une compréhension de son rôle en tant que praticien.

  • Quand apparaissent les intérêts personnels ?

  • Apprendre à être présent dans un état de non-attachement sans tomber dans l’indifférence.

  • Discerner les projections, transferts et contre-transferts dans l’accompagnement.

  • Affiner et parfaire sa pratique.

Une connaissance de soi et de ses comportements dans la vie personnelle et professionnelle :

  • Les distorsions égotiques, la nature et le rôle de l’ego, …

  • Identifier les mécanismes conduisant à des conflits intérieurs (sentiment de jalousie et de comparaison en lien avec une dévalorisation ou une difficulté à prendre sa place, manque de confiance en soi, gestion des émotions refoulées, …).

  • Comprendre les phénomènes de résonance ou de miroir (échanges conscients ou inconscients) venant réveiller et accentuer des problématiques non réglées et les états de souffrance interne.

  • Découvrir ce qui dans sa vie conduit à perdre de l’énergie (relation, vie parentale, famille, sexualité, stress, …). Et être conscient de l’influence de la vie personnelle sur la vie professionnelle et inversement.

  • Observer ses besoins sur le plan physique (nourriture, sexualité, …), mental (pensée, projections, …) et émotionnel (désir, besoin de sécurité, reconnaissance, …) pouvant altérer et limiter ses capacités.

  • Les difficultés rencontrées dans une pratique personnelle (prendre du temps pour soi, maintenir une dynamique quotidienne, …).

  • Comprendre ses limites et ses obscurcissements intérieurs.

  • Comment gérer la « casquette praticien » dans la vie le quotidien, en société ?

  • Comment trouver et maintenir son équilibre sans être le thérapeute de tout le monde ?

  • Se préparer à l’entretien et le déroulement d’une séance type.

  • Les conseils au niveau de la communication (les mots à éviter, les supports marketing, …).

  • Un approfondissement sur les enseignements en lien avec la pratique effectuée.


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